CREATION ET REPRODUCTION DE BLASON ET ARMOIRIES

Artiste héraldiste

CREER SON BLASON Créer blason armoiries histoire

 

Méthodologie conseillée

 

Préambule

Créer son blason personnel ou familial nécessite du temps et de la réflexion. Créer son blason consiste à symboliser son histoire, ses racines ou tout simplement ses goûts et sa personnalité. C’est créer un héritage ou le retrouver par des recherches généalogiques et la consultation d’armoriaux, qui pourront peut être permettre de retrouver un blason de famille. Attention toutefois de ne pas choisir de prendre le blason d’une famille portant ou ayant porté un patronyme identique au votre sans preuve généalogique pouvant prouver une filiation certaine et directe. Dans un grand nombre de cas, ces recherches ne vous permettront peut être pas de retrouver trace d’un blason existant pour votre famille. Vous allez donc pouvoir imaginer et créer vos armes librement (La France n’ayant plus d’organisme officiel pour régler et enregistrer les blasons).

Une règle : ne pas usurper les armes d’autrui, qu’elles soient royales, nobles ou roturières. Evitez également d’intégrer dans votre composition un blason national ou régional, le blason de votre ville ou votre village. Nous vous proposons ici, quelques pistes et recommandations qui devront vous guider dans votre réflexion. Créer blason armoiries histoire

 

1/ Prendre le temps de la réflexion…

Tout d’abord, il faut prendre son temps, réfléchir et ne pas hésiter à jeter sur une feuille ses idées.
Reprenez ensuite ces idées une à une afin de tenter de les hiérarchiser par rapport à l’objectif symbolique ou emblématique que vous vous êtes choisi.

 

2/ Hiérarchiser ses idées par ordre d’importance

Cette hiérarchisation est primordiale et devra vous amener à ne retenir que ce qui vous parait être l’essentiel. Créer blason armoiries histoire

 

3/ N’en retenir que l’essentiel

Il convient à mon sens de ne retenir que 2 idées clés, voire 3 grand maximum !…
Nous sommes dans une démarche de communication graphique. De ce fait, l’objectif est d’aboutir à un résultat qui devra être :

  • facilement lisible

  • rapidement identifiable

  • mémorisable

La tendance fréquente et naturelle est d’avoir au début beaucoup de symboles ou emblèmes. Il en résulte un nombre trop important de meubles qu’il faut ensuite faire rentrer au chausse-pied dans le champ d’un écu, qui lui n’est pas extensible. Le résultat n’est généralement pas très heureux et surtout s’éloigne de l’esprit de l’héraldique originelle : la simplicité. Si un de vos objectifs est de faire graver une chevalière, imaginez votre blason ou vos armoiries réduites sur une surface de moins d’un centimètre carré…

Gardez à l’esprit que l’on ne compose pas un tableau mais quelque chose qui doit être lisible et mémorisable visuellement. créer blason armoiries histoire

Objectif : Retenir 2 ou 3 couleurs (1 métal et 2 émaux ou fourrures) et de 1 à 4 figures grand maximum (Rappel : On ne doit jamais superposer 2 métaux ou 2 couleurs ou 2 fourrures).

 

4/ Axes de réflexion possibles

 

  • Vous avez retrouvé le blason de votre famille Créer blason armoiries histoire

C’est le cas le plus simple surtout si vous souhaitez le conserver tel quel. Nous parlons là bien entendu du véritable blason de votre famille, celui pour lequel vous avez pu retrouver des sources ou preuves sérieuses. En effet, de nombreuses familles portent le même patronyme sans pour autant avoir des liens de sang. Il convient donc d’être méfiant envers des officines qui disent être en mesure de retrouver le blason de votre famille en un clin d’œil ! Ce blason originel pourra cependant être modifié par l’ajout d’une brisure si vous le souhaitez : modification, remplacement ou ajout d’un meuble, changement d’un émail ou métal, etc. Cependant, rien ne vous empêche d’en créer un totalement nouveau !

 

  •   Votre Généalogie

Elle donnera des informations sûres sur vos origines, le statut social de vos ancêtres, un ou des métiers, des faits marquants, des alliances, des origines géographiques, etc.

 

  • Etymologie de votre nom de famille

Elle peut donner des informations sur l’origine de vos ancêtres (origine géographique, sociale, métiers…). Il existe de très bons dictionnaires traitant de ce sujet mais aussi quelques sites internet comme par exemple le Dictionnaire des noms de famille de France et d’ailleurs (Dictionnaire des noms de famille de France et d’ailleurs). Les informations trouvées pourront, par exemple, permettre de réaliser des armes parlantes. Mais ceci n’est pas une obligation.

Voici quelques exemples tirés de l’armorial général d’Hozier. C’est un recueil savoureux d’armes parlantes, qui prouve que la dimension ésotérique du blason ne doit pas systématiquement être cherchée bien loin…

Un dénommé BOIVIN… tout simplement des grappes de raisin.

Un Monsieur PELLETIER… des pelles bien sûr ! Mais pourquoi deux ?

Monsieur Jacob VALLON : on devine effectivement des vallons…entre lesquels poussent les blés…

Claude FURIVADE. A t-il apprécié ce blason quelque peu humoristique ?

Que dire de Monsieur LE COMTE ?

Et Monsieur LE MOYNE, qu’en pensait-il ?

Pourquoi faire plus compliqué : Monsieur PAPILLON.

Et ce Monsieur HERAULT, n’en avait-il que le nom ou bien était-il bien introduit à la Cour ?

Monsieur MOREAU, commerçant à Paris. Les affaires allaient-elles si mal que ça, qu’il décida de se jeter à la Seine ?

Et pour finir, un de mes préférés : ce Monsieur en était-il vraiment au poil près ?… Est-ce du à l’impression que Jean POILPRE donnait à ce moment là ou bien alors il avait-il un sens de l’autodérision ultra développé ??… ou est-ce l’agent, qui redémarrait sa journée après une soirée bien arrosée ? 

  • Ce qui vous caractérise le mieux

Vos goûts, vos passions, votre caractère, votre métier, votre animal ou végétal préféré, etc. Le champ est libre et tout (ou presque) pourra être exploité. Cette réflexion pourra déterminer le choix de meubles spécifiques mais aussi de couleurs particulièrement adaptées (en fonction par exemple de leur symbolique).

Remarque : Quelque soit le meuble que vous choisissez, que ce soit un être vivant ou non, sachez qu’il n’y a pas de représentation type dictée par une règle héraldique. Un outil par exemple peut être stylisé ou dessiné de façon réaliste selon vos souhaits. Un lion ou un loup peut être hyper stylisé comme dans les armoriaux médiévaux ou bien fait de manière réaliste. Cela n’a aucune importance. Ce n’est qu’une affaire d’esthétique. Le tout est de reconnaitre le lion et de ne pas le confondre avec un gros chat ou une belette. Il y a cependant des règles héraldiques liées à la position que doit avoir le meuble. Ainsi, un meuble pourra être posé en pal (vertical) ou en fasce (horizontal). Un animal sera rampant ou marchant, avec ou sans queue. Le dessin doit impérativement respecter cette consigne décrite dans le blasonnement. Par conséquent, si vous souhaitez mettre au goût du jour la représentation d’un blason retrouvé lors de vos recherches, aucune règle n’impose qu’il soit recopié dans ses moindres détails. Il peut être réinterprété mais par contre devra toujours respecter le blasonnement, c’est à dire la description littérale de l’écu. Ce point est incontournable.

On peut encore prendre un exemple de l’armorial d’Hozier. Ce Monsieur GREFFIER : était-il ennuyeux comme la mort. Ce qui le caractérisait le mieux ?… ou bien alors était-ce son métier qui l’était ? Toujours est-il que les auteurs de ce blason ont su faire preuve d’un certain sens de l’humour et de dérision, qui fait sourire encore aujourd’hui !!

 

5/ Le choix d’ornements extérieurs

 

 

  • Timbre

Cet élément tout comme les lambrequins, tenants ou supports est facultatif.
Nous vous rappelons que dans les faits cet élément ne permet pas, dans une grande majorité de cas, d’identifier de façon certaine un statut social, un individu ou une famille (usurpation de couronnes nobiliaires, changement de cimier au gré des modes ou événements…). Dans certains pays, comme l’Allemagne par exemple, il sert néanmoins à différencier plusieurs branches d’une même famille. En Grande Bretagne il devient “crest” ou badge. Il permet d’habiller l’écu et de mettre en avant grâce au cimier un élément fort de votre blason, de votre personnalité ou tout autre élément emblématique de votre choix. Il peut permettre également de rejeter à l’extérieur du blason un élément fort pouvant vous représenter.

 

  • Casque, heaume, bacinet, armet, etc.

Le choix est large mais nous nous efforçons de réserver l’emploi de certains modèles traditionnels ou de se l’interdire en fonction du statut social de l’individu ou de la famille : heaumes à grilles de baron, comte, marquis, etc. Nous vous rappellerons cependant que ces types de heaumes, tout comme les couronnes d’ailleurs, ont été au fil de l’histoire allègrement utilisés par toutes les couches sociales car plus valorisants… et ce, bien entendu, au mépris des règles… voire au risque d’accusation d’usurpation de titre de noblesse.
Si votre famille n’est pas noble ou noble non titrée, une large gamme de modèles de casque s’offre à vous. Le type le plus souvent usité est le heaume de joute, dit “tête de crapaud”. Cependant, il est aussi tout à fait possible de faire preuve d’innovation pour choisir en lieu et place d’un bacinet ou d’un heaume tout autre coiffure moderne ou contemporaine : casque de dragon ou de cuirassier, shako, casque de pompier, casque intégral de motard, etc.

 

  • Couronne

Nous respectons la légitimité du titre nobiliaire. L’usage de la couronne est réservé en fonction de celui-ci. Il est bien entendu strictement interdit de reprendre la couronne d’une monarchie existante ou disparue.

De la même manière, si vous êtes légitimement titré d’une couronne de baron, évitez de la transformer en comte ou autre…

 

  • Lambrequins

Facultatifs. Mais c’est tellement joli ! Simples ou plus élaborés, ils permettent d’habiller l’écu. Pour les couleurs, on reprend généralement l’émail et le métal principal de l’écu. Ceci n’est cependant pas une règle absolue si l’on se réfère aux usages. Des intégristes de l’héraldique vous diront possiblement l’inverse.

 

  • Devise

Facultative.
Elle se positionne sous l’écu contrairement au cri qui se place au dessus du timbre. Vous pouvez bien entendu choisir la langue qui vous plaira, dont le traditionnel latin. Elle peut aussi permettre de rappeler efficacement votre pays ou région d’origine de par le choix d’une langue ou d’un patois régional particulier : basque, occitan, breton, etc. Essayez néanmoins de vous choisir une devise courte et surtout originale… carpe diem, carpe diem, Que trépasse si je faibli !… Plus simplement, on peut placer à sa place son nom de famille.

 

  • Supports et tenants

Facultatifs.
Les supports sont des animaux généralement figurés rampants ou couchés. Ils peuvent être au naturel, d’émail ou de métal. Les tenants désignent des êtres humains.

 

6/ Le choix des couleurs

Il va dépendre en général de vos goûts mais les métaux et les émaux peuvent aussi renvoyer à une symbolique spécifique et à des valeurs (voir onglet [SYMBOLIQUE DES COULEURS] sur cette même page).

On peut aussi aller plus loin pour que le choix soit des plus judicieux en se référant aux statistiques réalisées par M. Michel PASTOUREAU dans son ouvrage “Traité d’héraldique” éditions Grands Manuels Picard : fréquence d’emploi des métaux et émaux selon les zones géographiques et régions dans les armoiries médiévales (dépouillement statistique de 27 armoriaux des XIIIième, XIVième et XVième siècles.
On constate ainsi, par exemple, que dans la France du Nord jusqu’au XVIième siècle, l’argent et le gueules sont les plus utilisés (respectivement 42% et 63%). Qu’en France Centrale (Berry, Touraine, Auvergne, Languedoc, Guyenne, Gascogne), ce sont l’or et le gueules (54% et 67%) alors que l’azur n’y représente que 28%.
Le choix de vos couleurs peut donc aussi servir à symboliser une région d’origine en se basant sur ces données reflétant des usages régionaux bien ancrés.

Une chose importante à savoir : en héraldique la notion de nuances n’a pas lieu d’être. Un Azur est un azur, en clair, que le bleu soit de France, marine, ciel, on s’en fiche. L’important est que le bleu soit identifiable, donc, bleu ! Ainsi, si vous faites réaliser par différents artistes votre blason, chacun d’entre eux choisira le bleu selon sa sensibilité. Pourtant, à partir du moment ou le blasonnement aura été respecté dans le dessin, si on identifie un bleu alors la représentation sera correcte.

 

7/ Les partitions

Je ne vais pas ici refaire le détail des partitions de base d’un écu. En résumé, elles permettent de compartimenter l’écu pour y répartir les meubles. Coupé, parti, etc. Je ferais simplement une remarque concernant l’écartelé qui consiste à diviser l’écu en quatre parties égales. Il est la solution de facilité très souvent utilisée lorsqu’on commence à faire des esquisses de ce qui doit devenir son blason. En effet, il permet de mettre quatre meubles ou combinaisons différentes sans avoir à se creuser la tête et ça, c’est top ! Pourtant, l’écartelé est surtout destiné à composer des armes d’alliances pour faire figurer dans un même blason les blasons de plusieurs familles liées par le sang. Par exemple, on va combiner les armes de l’homme à celles de la famille de la femme. Par conséquent, évitez dans vos réflexions d’imaginer la construction de votre blason sous cette forme, sauf si elle est justifiée par un souhait de combinaison de blasons familiaux existants.

 

PROCESSUS DE CREATIONCréer blason armoiries histoire

Animation étapes peinture

Animation étapes peinture : cliquez sur l’image pour voir – (c) HERALDIKER

 

Préambule

Quelques lignes et images pour illustrer le processus de création. En résumé, 3 phases pour :

  • Recherche du dessin général. En général, je commence par le blason puis je travaille sur le dessin des armoiries complètes : lambrequins, timbre, etc. Tout est dessiné à la main.
  • Test couleurs : différents essais avec émaux et métaux pour donner une idée générale de rendu. Faite à avec des outils informatiques.
  • Après votre “bon à tirer”, et pas avant, mise en production finale sur le support choisi : peinture, dessin ou infographie.

Il s’avère régulièrement que les 2 premières phases sont difficiles à comprendre. Ceci dépend généralement de la sensibilité de chacun à extrapoler pour imaginer ce que pourra rendre le travail final. Il est donc primordial à ce stade que vous ayez bien en tête le niveau de détail et de finition que rend généralement l’artiste dans ses productions.

Je vais donc donner ici en images quelques exemples de ces différentes phases.

 

1/ Recherche du dessin général, mise en couleurs

Nous sommes ici au stade de la maquette. Qui dit maquette, dit dessin propre et mise en couleurs rapide à l’aide d’outils informatiques. Par conséquent, pas de soucis de détails du type ombres et lumières ou d’effet de texture. Ce n’est à ce stade que des aplats de couleurs ayant pour objectif de donner une idée d’ensemble. Inutile donc de critiquer le rendu qui manque de détails ou de nuances car ce n’est pas l’objectif recherché. Je cherche simplement le dessin qui vous plaira ainsi que les bonnes combinaisons des émaux et métaux en fonction de vos remarques, goût ou souhaits.

Cette phase peut être plus ou moins longue car soit vous avez clairement une idée en tête auquel cas un bon croquis (même approximatif) m’aidera. Soit vous ne visualisez rien de particulier et c’est à moi de tâtonner pour comprendre vos goûts esthétiques ou bien interpréter des souhaits plus ou moins précis ou clairs. Cette phase, qui peut être parfois fastidieuse est néanmoins la plus intéressante car elle nécessite de part et d’autre une certaine réflexion et quelques fois des remises en cause sur ce qu’on pensait être bien. Les goûts de chacun étant différents, vous comprendrez pourquoi certaines de mes compositions  remporteront plus ou moins de succès que d’autres à vos yeux. Cela ne se discute pas. Pourtant, je m’efforce de recadrer quand j’estime que cela est nécessaire… avec plus ou moins de succès parfois. Au risque de me répéter, attention : la surcharge nuit gravement à l’esthétique !

Des exemples en images…

Plusieurs propositions de design :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Des propositions de couleurs et pourquoi il est important de bien comprendre le degré de finition que je suis en mesure d’apporter à une maquette approuvée : les aplats de couleur sur la maquette ne servent qu’à poser le travail de peinture.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Autre exemple :

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Espérant que ces quelques exemples vous serviront à comprendre la méthodologie de travail que je propose.
 
 

SYMBOLIQUE DES COULEURS

J’ai ici synthétisé de façon non exhaustive la symbolique des métaux et émaux (couleurs) les plus communément utilisés. Ils correspondent en général aux couleurs utilisées dés l’apparition du blason.

Il est important de noter qu’il s’agit, en héraldique, de couleurs “absolues”. C’est à dire que chacunes de ces couleurs peuvent être déclinées dans toutes les nuances possibles et inimaginables par l’artiste. Par exemple, l’azur (bleu) pourra être primaire, turquoise, clair, foncé, etc. Cela n’a absolument aucune importance.

A vous maintenant de choisir en fonction de vos goûts, de votre personnalité, etc.

Les métaux :

OR

Planète : le soleil
Pierre précieuse : la topaze
Symbolique : intelligence, prestige, vertu, grandeur…
Surface : pointillée

 

ARGENT

Planète : la lune
Pierre précieuse : la perle
Symbolique : netteté, sagesse, pureté…
Surface : laissée en blanc

 

Les émaux :

 

AZUR

Planète : Jupiter
Pierre précieuse : le saphir
Symbolique : fidélité, loyauté, persévérance, pureté, profondeur, équilibre, autorité, ordre, vérité, souveraineté, froideur. Les égyptiens considéraient le bleu comme la couleur de la vérité. Le bleu céleste est le seuil qui sépare l’homme de ceux qui gouvernent, de l’au delà, du destin. Le bleu est le champ élyséen, la matrice à travers laquelle perce la lumière. Le blason de la maison de France (d’azur à trois fleurs de lys d’or) proclame l’origine supra-terrestre des Rois. Détachement des valeurs terrestres. Couleur du soleil chez les Aztèques (turquoise). Jupiter (Zeus) trône les pieds posés sur l’azur, c’est à dire sur l’autre côté de la voute céleste. De lui émane toute autorité. Il ne recherche ni le dialogue, ni la persuasion : il tonne. Par sa taille et sa position, Jupiter occupe la place centrale parmi les astres qui tourbillonnent autour du soleil.
Surface : Hachures horizontales

 

GUEULES

Planète : mars
Pierre précieuse : le rubis
Symbolique : désir de servir sa patrie, action, vaillance, passion, sincérité, volonté, agressivité, carnage, alerte, interdit, incitation à la vigilance. Symbole fondamental du principe de la vie avec sa force, sa puissance et son éclat. Couleur de l’âme, de la libido, du cœur. C’est la couleur du sang, celle de la vie, celle de la beauté et de la richesse. Couleur de la science, de la connaissance ésotérique, interdite aux non-initiés ; dans les lames des Tarots, l’hermite, la Papesse et l’Impératrice portent une robe rouge sous une cape ou un manteau bleu. L’arcane 11 – la Force – qui ouvre de ses deux mains la gueule du lion, porte cape rouge sur robe bleue : extériorisé, le rouge devient dangereux comme l’instinct de puissance s’il n’est pas contrôlé. Le bourreau aux habits rouges est un intouchable parce qu’il touche à l’essence même du mystère vital. Le rouge est, dans les traditions irlandaises, la couleur guerrière. Mars ravit Vénus à Vulcain, le guerrier devient conquérant. Au Japon, le rouge est le symbole de la sincérité et du bonheur. Mars gouverne la vie et la mort.
Surface : Hachures verticales

 

SINOPLE

Planète : Vénus
Pierre précieuse : Emeraude
Symbolique : liberté, beauté, joie, santé, espérance, abondance, force, longévité, honneur. Le vert est l’éveil de la vie. C’est une couleur femelle complémentaire du rouge, couleur mâle. Pour les alchimistes c’est la lumière de l’émeraude, qui perce les plus grands secrets. Symbole de la raison, le vert fut aussi, au Moyen Age, symbole de la déraison et blason des fous. Le Graal est un vase d’émeraude ou de cristal vert confondant les notions de d’amour et de sacrifice qui sont les conditions de la régéneration, de la renaissance. Venus est l’astre de l’art et de l’acuité sensorielle, du plaisir et de l’agrément. Le sens du touché lui est attribué.
Surface : Hachures obliques de gauche à droite

 

SABLE

Planète : saturne
Pierre précieuse : le diamant
Symbolique : tristesse, renoncement, prudence, sagesse, renaissance, profondeur, maturité. Couleur de deuil et de pessimisme en occident (aujourd’hui), le noir est à l’origine le symbole de la fécondité, comme en Egypte ancienne ou en Afrique du Nord : la couleur de la terre fertile et des nuages gonflés de pluie. Le noir est aussi attaché à la promesse d’une vie renouvelée comme la nuit contient la promesse de l’aurore et l’hiver celle du printemps. Il correspond au Yin féminin chinois, terrestre, instinctif et maternel. Plusieurs vierges et déesses mères sont noires (Isis, vierges noires en Europe, la Diane d’Ephèse). La Ka’ba de la Mecque, en tant qu’Anima Mundi, est constituée par un bloc de pierre noire.Invincible puissance spirituelle dans le Bouddhisme tantrique (foudre et diamant ” vajra “). Le bon influx de Saturne confère une profonde pénétration à force de longs efforts réfléchis et correspond à la fidélité, à la constance, à la science, au renoncement, à la chasteté et la religion.
Surface : Hachures verticales et horizontales croisées ou surface noire

 

Héraldique métaux et émaux

ARMOIRIES ET PREJUGES

Préambule

La possession ou l’intérêt pour les armoiries suscite trés souvent, de nos jours, outre l’étonnement, des réactions primaires liées à des préjugés ou tout simplement à une ignorance. Ces quelques lignes ont pour but de tordre le cou à un certain nombre de clichés et “d’instruire” les curieux.

1/ Armoiries et noblesse

Les armoiries ne sont pas l’apanage de la noblesse. Chacun est aujourd’hui libre de se choisir et d’adopter des armoiries… noble ou roturier. Il suffit “simplement” de ne pas usurper celles d’autrui. Par conséquent, ce droit est valable pour Monsieur le comte de Despot mais aussi pour Monsieur Berger, modeste gardien de moutons du Périgord Noir.

2/ La particule

L’habit ne faisant pas le moine, la particule n’est pas un gage de noblesse. Elle en a cependant, selon une croyance largement répandue, toutes les apparences. Certaines familles de haute noblesse n’en n’ont pas. D’autres, de la plus haute roture (ou haute bourgeoisie), les additionnent. Ce qui est certain, c’est que “ça en jette” toujours et que l’effet est souvent garanti. Mais, gare aux contrefaçons ! En gros, sur trois patronymes particulés un seul est authentiquement noble…

3 bourgeois, lequel sera noble ?

Petit exercice rapide et schématique pour illustrer ceci :

Supposons que quelques dizaines d’années avant la révolution française vivaient trois bourgeois. Bourgeois également honorables et de situation sociale identique. Ils étaient tous trois de vieille souche et possédaient leur généalogie et leurs armes comme la plupart des bourgeois du temps. Un jour, Le premier frère achète une charge de secrétaire du Roi. Le deuxième frère acquiert une terre noble “de Monfief”. Le troisième frère, lui, reste chez ses parents. Que se passe t-il ?

1 noble, un roturier et…

Le premier frère devient noble et, ayant fait son temps “de charge”, il transmet la noblesse à ses enfants.

Le deuxième frère s’intitule, selon son droit de l’époque, seigneur de sa terre. Le notaire glisse dans les actes, à côté de son nom, les qualifications de noble, de messire, d’écuyer ou de chavalier. Son fils ne porte plus alors dans le monde que le nom de son fief, soit : de Monfief. Cependant, l’acquisition paternelle est encore trop récente pour qu’en 1789 il puisse être admis à voter avec la noblesse aux Etats Généraux. Il n’est pas noble.

Le troisième frère et toute sa descendance sont restés bourgeois, comme leur aïeul.

Conclusion :

Aujourd’hui les descendants du secrétaire du Roi sont légalement et historiquement nobles, bien que peut-être leur nom ne soit pas précédé d’une particule. Les descendants du seigneur ont quant à eux aujourd’hui à l’état civil un patronyme à forme nobiliaire. Ils se croient et on les croit nobles. Par chance, comme leur terre patrimoniale appartenait au XIIe siècle à une maison ayant figuré aux croisades, on les accepte souvent pour les représentants de cette antique race. Parfois, ils se demandent même s’ils n’en sont pas issus. La couronne de comte (vicomte ou baron) qui surmonte leurs armoiries, légitime, à leurs yeux, le titre de comte qu’ils se sont partagés. De surcroît, ont leur donne bien depuis longtemps dans leur village du “Monsieur de Monfief” et du “Monsieur le comte”, à commencer par Monsieur le maire dans tous les actes de l’état civil.

Les descendants du troisième frère ne sont pas nobles. Mais, ayant retrouvé au grenier le vieux cachet armorié, la tentation est grande et aisée.

Enfin, la loi actuelle refuserait aux descendants du secrétaire du Roi l’ajout d’une particule à leur patronyme qui n’en avait pas “à l’époque des faits” puisque les actes d’état civil les ont consacrés.

3/ La signification des armoiries, ésotérisme et caetera…

Il faut arrêter de vouloir absolument chercher une dimension symbolique profonde, voire ésotérique aux armoiries. Nombre d’entre elles ne signifient rien en particulier. Seulement un jeu de mot (qui peut parfois être douteux). Simplement un goût. Un métier. Un fait marquant. Une condition. Un parti. Une origine. Et j’en passe. Dans la plupart des cas, rien de bien compliqué.

4/ Armoiries et royalisme

“T’as un blason ?… t’es royaliste ?…”… STOP !!

Qui dit armoiries ne veut pas dire royaliste. Nous tombons une fois de plus sur un cliché, qu’il convient absolument de brûler. C’est comme dire que tous ceux qui portent une écharpe rouge sont communistes. Que tous ceux qui portent un anneau à l’oreille sont des pirates ! Que tous ceux qui ne disent mot consentent…

5/ Le langage du blason est obscur et compliqué

Il y a certes un vocabulaire à s’approprier mais une petite centaine de mots suffit pour blasonner un grand nombre de blasons. C’est à la portée de tous et en plus, c’est une jolie langue. Il est vrai qu’à une certaine époque ce langage de description a été compliqué à l’extrème avec des mots savants. Il faut simplement prendre un peu de recul et se contenter de retenir les premières pages de tout traité d’héraldique. Quelques heures de lecture au coin du feu ou du radiateur électrique suffisent pour être un minimum opérationnel. Erudit ?… Je suis un fan de Michel PASTOUREAU !

6/ Et la fleur de lis dans tout ça ?

Vaste débat !… en bon fan de Michel PASTOUREAU, je pense qu’il ne s’agit là que d’un meuble héraldique parmi d’autres… Ses formes peuvent être diverses et variées (au naturel, au pied nourri, etc.) comme ses métaux ou émaux. Cependant, d’azur à trois fleurs de lis d’or…

HISTOIRE DU BLASON

Des origines à aujourd’hui…

Les armoiries naissent au début du XIIième siècle alors que l’équipement militaire évolue : cotte de mailles, hauberts et boucliers rendent désormais difficile l’identification des combattants sur les champs de bataille et dans les tournois. D’abord réservées aux dynastes et grands feudataires, très vite, leur usage s’est répandu à l’ensemble des combattants : chevaliers bannerets, puis par les simples chevaliers et enfin par les petits nobles non chevaliers et les écuyers.

Usage du sceau comme signature et authentification

Au début du XIIIième siècle, toute la noblesse occidentale semble être dotée d’armoiries. A la même époque, l’usage du sceau comme » signature » d’authentification de documents ou d’actes juridiques se développe. Il sera le principal vecteur de développement des armoiries, qui se répandent alors dans toutes les classes sociales : femmes, ecclésiastiques, bourgeois, gens de métiers et paysans.

De la fin du XIIième siècle au début du XIVième siècle, l’héraldique sera en quelque sorte à son apogée : chacun est libre d’adopter des armoiries, de les porter à sa guise et de les représenter comme il lui plaît. Ce sera la période la plus riche et la plus vivante du système héraldique médiéval. Les hérauts d’armes s’attacheront à régler le système héraldique. Il sera le mieux défini entre le XIVième et le XVième siècle. Cependant, le droit aux armoiries étant essentiellement coutumier, ce droit sera relativement instable.

La moitié des armoiries portées sont roturières

La libre adoption des armoiries perdurera jusqu’à la fin de l’ancien régime à la seule condition de ne pas usurper celles d’autrui.

A la veille de la Révolution de 1789, la moitié des armoiries portées sont roturières. Elles seront pourtant décrétées le 19 juin 1790 comme » marques de noblesse » et » signes de féodalité » et strictement interdites !

L’Empire réduit le droit aux armoiries à la noblesse

Napoléon Ier rétablira le droit aux armoiries par le statut du 1er mars 1808. mais celui-ci ne sera réservé qu’à la noblesse par le biais d’un contrôle rigoureux du Conseil du Sceau. Nul n’aura le droit de prendre des armoiries sans avis favorable du Conseil, qui délivre les lettres patentes. L’héraldique permet alors de situer un individu dans l’ordre social par l’usage de règles fixes pour les pièces héraldiques.

La République Abolit les titres de noblesse

Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe conserveront ces restrictions en abandonnant toutefois le système héraldique Impérial. La Seconde République ne fera aucun cas des armoiries mais abolira les titres de noblesse. Napoléon III quant à lui, ne laissera pas de traces significatives sur le sujet. La Troisième République ignora le sujet.

L’héraldique continua à sombrer dans l’oubli…

Aujourd’hui, chacun est libre d’adopter des armoiries à partir du moment où il n’y a pas usurpation d’armoiries existante. Elles sont alors un accessoire indissoluble du patronyme. Nous voilà revenu au droit d’usage qui prévalait avant la fin de l’Ancien Régime, que l’on soit noble ou non ! Il n’existe cependant plus d’instances officielles en France pour régler les questions héraldiques (suppression du Conseil de sceau en 1872). Concernant d’éventuelles usurpations, les tribunaux civils se réfèrent à la jurisprudence.

Edit de novembre 1696, promulgué par Louis XIV

Armoiries de France h300
Son but prétendu était de remédier aux abus commis en matières de brisures, d’écus timbrés, de changements et d’usurpations d’armoiries. Il ne visait cependant pas a en limiter l’usage à certaines couches sociales. Par cet Edit étaient crées deux institutions :

– Des « maîtrises régionales » sous la direction d’une « grande maîtrise de Paris », chargées de recevoir les armoiries. Celles-ci étaient alors envoyées à la « grande maîtrise de Paris » pour y être vérifiées, éventuellement corrigées et enregistrées au « despot public des armes et blasons ».

– « despot public des armes et blasons » c’est à dire l’Armorial Général.

Le blason et les armoiries pour renflouer les caisses de l’état

En réalité, le but de cet Edit était purement fiscal ! Nobles, routiers, ecclésiastiques, administrations, institutions et corporations, maisons religieuses, les bourgeois des  » villes franches  » et tous ceux qui  » par leur mérite personnel tenaient un rang d’honneur et de distinction, dans leurs corps, compagnies et communautés « , étaient obligés, sous peine d’amende, de faire enregistrer leurs armoiries dans le fameux Armorial Général. En fait, tout le monde devait y passer ! L’impétrant (particulier) devait acquitter un droit d’enregistrement de 20 livres (même tarif pour ceux qui désiraient par la suite modifier leurs armes) en contrepartie de quoi il recevait un brevet.

Des blasons attribués d’office !

Bon nombre de bourgeois, marchands, artisans, etc. furent contraints et forcés d’adopter des armoiries. C’est pour eux que d’Hozier et ses commis fabriquèrent les fameuses séries d’écus semblables construits sur le jeu des émaux et des figures et attribués d’office à tous les habitants d’une même généralité. Pour les contrevenants : une amende de 300 livres et la confiscation de tous les biens meubles armoriés.

Quelques exemples à suivre, mettant en évidence une fois encore que derrière un blason ne se cache pas toujours une grande symbolique, ni même une quelconque valeur humaine…

Pour caricaturer un peu, quelques pages extraites de l’armorial de France d’Hozier : “Monsieur DU BRIOU ! 20 livres, merci…. suivant, Monsieur Pierre MORET ! 20 livres. merci… suivant, Monsieur Thomas COUET ! 20 livres, merci….suivant, Monsieur le curé Louis JAQUET ! 20 livres, merci… suivant… On change les métaux, les émaux puis, page suivante, nouveau modèle de partition. On change les métaux, on change les émaux, etc. Au final, des individus sans filiation les uns avec les autres. Pourtant, une partition d’écu identique avec des métaux/émaux différents mais qui n’a absolument aucun rapport avec une brisure par exemple. Cela n’a aucun sens ! Pourtant, toutes ces familles ont aujourd’hui un blason, qui, en dépit des grandes théories héraldiques qui veulent donner un sens à tout, ne veut rien dire. Ce blason a néanmoins une valeur historique indéniable !


A partir de 1699, suite à un nouvel Edit qui dispensait les individus et communautés jugés trop pauvres pour s’acquitter des droits d’enregistrement et à une diminution constante des enregistrements, les maîtrises régionales furent peu à peu supprimées. Les enregistrements cessèrent définitivement en 1709.

Le libre droit du port d’armoiries reprit ses droits selon les  » Lois, maximes et usages du royaume  » jusqu’à la Révolution.

Charles d'Hozier portraitCharles d’HOZIER

 

Ier EMPIRE : Statut du 1er mars 1808

 

 

Armoiries-Empire Armoiries-Empire

Napoléon Ier rétablira le droit aux armoiries par le statut du 1er mars 1808 mais celui-ci ne sera réservé qu’à la noblesse par le biais d’un contrôle rigoureux du Conseil du Sceau. Nul n’aura le droit de prendre des armoiries sans avis favorable du Conseil, qui délivre les lettres patentes.

L’héraldique permet alors de situer un individu dans l’ordre social par l’usage de règles fixes pour les pièces héraldiques. Cambacérès préside le Conseil du Sceau des titres.

Les pièces héraldiques sont déterminées pour :

Les barons du Conseil d’Etat (3 octobre 1808), les comtes ministres (6 janvier 1809), les barons des corps administratifs (23 janvier 1809), les membres de la maison de l’Empereur (20 février 1809) et des villes (29 mars 1809).

L’héraldique impériale : un lien entre titre et fonction

Les descendants ne peuvent se prévaloir du signe spécifique de la fonction de leur ancêtre, signe qui doit être enlevé (décret du 3 mars 1810). En effet, dans l’héraldique impériale, un lien est établi entre le titre et la fonction. Des toques ont remplacé les couronnes de l’ancien régime.

Dés la chute de l’Empire, toutes ces règles trés contraignantes furent abandonnées. Nombre de bénéficiaires abandonnèrent toques et insignes de fonctions pour revenir aux règles anciennes du blason. La majorité de ceux qui avaient déjà des armoiries sous l’ancien régime, les reprirent telles qu’elles étaient réglées auparavant.
Armorial Ier empire
Enfin, depuis la chute du Second Empire et la suppression de la Commission du Sceau par décret le 10 janvier 1872, il n’y a plus d’enregistrement d’armoiries particulière en France.

Aujourd’hui, l’Etat reconnaît le droit aux armoiries et en protège l’usage notamment en matière d’usurpation s’il y a dépôt de plainte. Selon une jurisprudence de la Cour d’appel de Paris du 20 décembre 1949 «Les armoiries sont des marques de reconnaissance accessoires du nom de famille auquel elles se rattachent».

Chacun est de nouveau libre d’adopter un blason

Inutile donc de chercher aujourd’hui à faire enregistrer votre blason quelque part car rien n’existe pour cela. Vous trouverez bien ça et là sur la toile quelques propositions d’enregistrement moyennant finance dans un armorial mais ne vous faites pas avoir… sauf si vous avez vraiment l’intention de dépenser des sous ! Ces armoriaux sont la plupart du temps des initiatives commerciales individuelles pour gagner un peu d’argent mais n’ont absolument rien d’officiel.

“To All And Singular”

Par conséquent, il ne vous reste donc plus, pour l’officialiser, qu’à le faire connaitre en le montrant : encadré chez vous, gravé sur une chevalière, intégré à votre signature mail, affiché sur votre mur Facebook ou autre réseau social, etc.

 

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